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Les aliments bio et plus largement l’agriculture biologique montent progressivement en puissance pour la plus grande satisfaction des amoureux de la nature dont je fais partie. Mais tous les produits biologiques ne sont pas bons pour la santé ! Et il est urgent de faire un point pour comprendre exactement de quoi nous parlons.
En quoi consistent les aliments bio ?
Les aliments bio sont des aliments qui n’ont pas reçu de traitement chimique durant leur croissance ou leur fabrication.
C’est-à-dire qu’une salade biologique, par exemple, n’est pas traitée avec des insecticides ou des pesticides. Ni lorsque la graine était en terre, ni lorsque les feuilles de salades poussaient, ni après avoir été coupée pour être vendue.
Pour les plats préparés, un plat biologique est un plat fabriqué avec au moins 95% d’ingrédients bio. Les 5% restants peuvent donc être d’origine conventionnelle.
Pour obtenir une certification Bio, un producteur doit respecter un cahier des charges précis. Celui-ci interdit ou limite l’usage de traitements ou d’additifs chimiques (exhausteurs de goûts, colorants, conservateurs, gélifiants…), d’organismes génétiquement modifiés (OGM), d’antibiotiques.
Sans rentrer dans le détail des cahiers des charges, on peut schématiser en disant que ce type d’agriculture cherche à être plus naturelle et moins industrielle. Elle vise à une meilleure prise en compte de l’ensemble des acteurs et des consommateurs en évitant au maximum le recours aux produits qui ne sont pas d’origine naturelle.
Les bénéfices de l’agriculture biologique
Par la limitation des produits chimiques, ce mode de culture permet de :
- Mieux préserver la qualité des sols en ne tuant pas inutilement les insectes, en favorisant le compostage, ce qui développe naturellement la fertilité des sols.
- Respecter la santé des consommateurs en interdisant l’utilisation de produits phytosanitaires et de traitements chimiques cancérogènes, ainsi qu’en limitant le recours aux produits suspects utilisés habituellement.
- Protéger la santé des agriculteurs en leur permettant de travailler dans de bonnes conditions sanitaires, uniquement avec des produits naturels.
- Favoriser la biodiversité en permettant aux insectes de vivre et donc de nourrir les autres animaux, et en évitant l’empoisonnement de la faune à cause des produits chimiques.
- Respecter le rythme naturel de la terre en effectuant une rotation des cultures d’une année sur l’autre pour ne pas épuiser les sols par une monoculture intensive.
- Enfin cela permet de maintenir une activité agricole et une activité économique diversifiées dans les zones rurales, car les exploitations sont généralement petites et emploient en moyenne 25% de main d’œuvre supplémentaire qu’une ferme classique.
En résumé les aliments bio sont produits sans substances chimiques, ce qui est meilleur pour la santé du consommateur et du producteur, tout en respectant la planète.
Les aliments bio sont-ils vraiment meilleurs pour la santé ?
Un aliment biologique est un aliment qui n’a pas subi de traitement chimique durant sa croissance. C’est donc un aliment comme les autres qui ne contient simplement ni pesticide ni insecticide. Le bio garantit juste de ne pas avaler des substances nocives ou cancérigènes.
On peut donc dire qu’un aliment biologique ne contient pas de produits chimiques, mais par contre :
- il n’a pas forcément meilleur goût.
- il n’est pas forcément meilleur pour la santé.
Les aliments bio peuvent être des plats préparés industriels
1. Un changement d’état d’esprit chez les producteurs d’aliments bio
Au début des années 1980, le biologique était une démarche de « retour à la terre ». Une initiative militante qui cherchait à contrer l’essor fulgurant de l’alimentation industrielle. Seuls quelques uns produisaient en bio et ils étaient pris pour des fous.
Maintenant c’est l’inverse. Désormais, le bio est partout.
Dans des épiceries spécialisées bien sûr, mais maintenant dans les rayons de tous les supermarchés. Et cela pour n’importe quel produit. On trouve des aliments bio bien sûr, mais aussi de la cosmétique, des brosses à dents et bientôt peut-être même du papier toilette ! 😉
Devant le succès du bio, les industriels ne sont pas restés spectateurs. Ils se sont emparés allégrement de ce marché et font ce qu’ils savent faire de mieux : nous vendre des produits d’une qualité moyenne, peu coûteux à produire pour être les plus rentables possibles.
La mention BIO n’est plus gage de qualité, puisqu’on trouve désormais de tout. Des produits premium et des produits merdiques.
2. Les aliments bio, des produits industriels comme les autres ?
Dans le cas précis des aliments bio, le problème se trouve dans l’industrialisation des process.
La production de la plupart des fruits et légumes biologiques vendus en supermarché se fait dans des fermes espagnoles gigantesques qui respectent bien peu la terre et leurs employés.
Même la nature des produits a évolué. Alors qu’initialement les aliments bio étaient uniquement des produits frais (fruits et légumes), la mention BIO signale désormais d’innombrables plats tout-prêts industriels.
Il ne faut donc pas se tromper. Qu’il soit biologique ou non, un aliment conçu dans une usine avec des ingrédients les moins chers possible, reste un produit industriel conçu dans le seul but d’enrichir celui qui l’a créé.
Un produit industriel reste un produit industriel.
La mention « BIO » n’est donc plus gage de qualité nutritionnelle !
C’est juste le signe que les ingrédients n’ont pas reçu de pesticide.
C’est déjà bien.
C’est vrai que c’est déjà un progrès.
Mais mon problème, c’est que les industriels profitent d’une idée reçue : « le bio est bon pour la santé ».
Vous savez désormais que c’est plus subtil.
Comment s’y retrouver ?
Le meilleur moyen de ne pas se faire avoir avec les aliments bio, c’est de lire les étiquettes.
Le fait qu’il n’y ait plus de pesticide dans la nourriture est bon pour la santé, c’est incontestable. Par contre, si le produit final est gavé de sucre, de sel et d’acides gras saturés, ça reste de la malbouffe !
McDo peut se mettre à vendre des hamburgers bio, ça restera de la merde.
Vous devez donc lire les étiquettes des produits que vous achetez. Un aliment biologique peut être de la malbouffe et c’est à vous de le vérifier. Les produits bio ne sont pas forcément des aliments qui protègent. Les aliments bio ne vont pas résoudre vos problèmes de poids si vous souhaitez enfin maigrir. Au contraire, comme d’autres produits industriels, ils peuvent expliquer pourquoi on prend du ventre.
Si un ingrédient vous est inconnu, c’est un signal d’alarme !
Si vous détectez la présence de sucres, c’est un signal d’alarme !
Si le produit contient des additifs, c’est un signal d’alarme !
N’oubliez jamais : un produit de merde certifié bio reste un produit de merde…
Aliments bio et pesticides
Comme je l’ai dit plus haut, le point de départ de l’agriculture biologique est l’absence de pesticide.
Dans le cas des cultures, les fruits, légumineuses et légumes frais ne sont donc pas traités. Dans le cas de l’élevage et de la viande bio, les animaux sont nourris avec des aliments non traités et sans OGM et ne reçoivent pas d’antibiotiques.
Mais l’état d’esprit d’origine est revu à la baisse avec le temps. Plus le nombre de fabricants de produits bio est élevé, plus le nombre d’exigences diminue !
La certification française « AB » a par exemple été assouplie ces dernières années pour être mise en conformité avec la certification européenne qui est beaucoup moins contraignante. L’exigence globale a donc diminué pour des raisons commerciales.
Certains traitements phytosanitaires sont donc « tolérés », alors qu’ils ne l’étaient pas auparavant. Tout devient très confus car il s’agit en réalité de cas par cas en fonction de chaque production et/ou des conditions environnementales (par exemple l’exposition à certaines bactéries). Les agriculteurs ont donc le droit d’utiliser des traitements phytosanitaires pour certaines cultures et pas pour d’autres. Ce qui entraîne beaucoup d’incompréhensions !
La notion de tolérance a ainsi fait son apparition dans les cahiers des charges… Et cela fait l’objet d’un lobbying intensif car les industriels cherchent à minimiser les contraintes pour maximiser les coûts !
Pour contrer cela, des labels plus exigeants font leur apparition pour tenter de sauvegarder l’esprit initial de l’agriculture biologique. Il y a par exemple Demeter, Nature & Progrès, Bio Cohérence, qui tentent d’imposer des règles plus strictes et plus précises.
L’exemple de la bouillie bordelaise
Un grand débat agite l’Union Européenne sur le pesticide appelé « Bouillie bordelaise ». Il s’agit d’un mélange de sulfate de cuivre et de chaux qui est très utilisé par certains agriculteurs et qui est toléré en agriculture biologique pour lutter contre certains champignons (le mildiou par exemple).
Ce pesticide a été inventé au 19e siècle par les vignerons de la région bordelaise, d’où son nom. C’est un produit qu’ils projettent sur les feuilles de la vigne et qui leur donne une couleur bleutée.
Depuis, ce pesticide est aussi utilisé pour d’autres cultures, comme la pomme de terre, les poires, les pommes, etc.
Grâce à un intense lobbying du monde viticole, ce pesticide est toléré en agriculture biologique. Les vins bio peuvent donc être traités avec de la bouillie bordelaise.
Mais de nombreux chercheurs s’inquiètent de l’accumulation du cuivre dans les sols. En effet le cuivre fait partie des métaux lourds et une fois dans le sol, il y reste. Son utilisation n’est donc pas sans conséquence !
Sur les parcelles qui sont traitées depuis plus d’un siècle par de la bouillie bordelaise, on constate un très fort appauvrissement des sols. Plus rien ne pousse, ou les fruits et légumes sont plus petits, riquiquis.
Un groupe de chercheurs français a par exemple dressé un état des lieux des sols en ce qui concerne l’accumulation de cuivre. La teneur en cuivre explose dans les zones de culture tolérant la bouillie bordelaise.
Certains territoires sont ainsi fortement contaminés et les végétaux souffrent. Les plantes sont moins vives et moins résistantes et les vers de terre disparaissent des sols. La terre n’est plus aérée, elle s’appauvrit.
Bien que les volumes tolérés soient plus faibles depuis une loi de 2019 (4kg par hectare et par an), la bouillie bordelaise est toujours autorisée pour les aliments bio, au grand désespoir des protecteurs de la nature.
La guerre des certifications
En Europe, les produits bio doivent tous respecter la certification bio et afficher le logo de la feuille étoilée :
Ce logo garantit que 95% des ingrédients sont d’origine biologique. Pour être valable, ce logo doit être accompagné du numéro de l’organisme de contrôle et doit signaler l’origine (Agriculture UE ou Non-UE).
En Europe, ce logo est désormais le seul officiel pour tous les aliments bio. Les autres logos sont des logos privés.
Le problème du logo européen
La certification européenne est beaucoup moins contraignante que la plupart des autres certifications privées.
Dans le cas de la France, les règles étaient beaucoup plus strictes avant la généralisation de la certification européenne.
Le point le plus sensible est lié aux OGM (organismes génétiquement modifiés). Alors que la plupart des acteurs de l’agriculture sont pour l’interdiction totale des OGM, la certification européenne tolère étrangement une pollution transgénique jusqu’à 0,9% des produits bio commercialisés !
De plus, la réglementation européenne interdit aux pays qui le souhaitent d’être plus exigeants que la certification commune. Elle les autorise par contre à être moins stricts !
Les agriculteurs ont ainsi le droit de mélanger cultures bio et non-bio, d’utiliser des semences non-biologiques, etc. Ce nivellement par le bas inquiète énormément, car il vise à une baisse globale de la qualité des aliments bio, pour le plus grand bénéfice des industriels de l’agro-alimentaire.
Encore une fois, c’est une histoire de gros sous. Et dans cet histoire, les consommateurs sont à nouveau perdants…
Le logo AB français
Le logo AB est le label historique de l’agriculture biologique en France. Il s’agit d’un logo officiel créé en 1985 par l’État français.
Depuis 2010 et l’arrivée de la certification européenne, le logo AB n’a plus de raison d’être. En effet, la réglementation européenne interdit aux États d’avoir des certifications différentes.
La certification AB était plus stricte que la réglementation européenne. Ces règles ont été abandonnées en 2010. Depuis, le logo AB n’a plus aucune signification.
Malgré tout, de nombreux produits biologiques vendus en France utilisent toujours le logo AB en plus du logo européen officiel. Pour la simple raison que le logo AB est mieux connu et reconnu par les consommateurs. Il est donc placé sur les emballages de manière facultative et n’a plus aucune valeur juridique.
C’est le logo de la feuille étoilée qui fait foi désormais pour l’ensemble de l’Union Européenne.
La contre-attaque des certifications privées
Pour contrer cette aberrante situation européenne, de nombreux acteurs réagissent et créent des marques privées, avec des certifications plus exigeantes et plus strictes.
Ces certifications sont donc totalement facultatives et uniquement des initiatives privées. Elles n’ont donc rien d’officiel. C’est la raison pour laquelle on voit souvent plusieurs logos bio côte-à-côte sur le même paquet.
Les fabricants les moins exigeants n’ont que le logo de la certification européenne, les plus exigeants en ont plusieurs.
Bio cohérence
C’est une marque privée créée par plusieurs acteurs du développement durable en France. Ce logo est une manifestation des professionnels contre l’abandon des anciennes règles de la certification AB.
Plusieurs associations, entreprises, fabricants ou distributeurs se sont regroupés pour créer ce label. On compte parmi eux Bio Consomm’acteurs, la FNAB (Fédération Nationale d’Agriculture Biologique), Gaborit, Pronatura ou Biocoop.
Ce logo a été créé pour manifester contre l’abandon de la charte réglementaire AB, au profit de la certification européenne plus permissive. La certification Bio Cohérence reprend d’ailleurs l’ancien cahier des charges du logo AB.
Pour être certifiés Bio Cohérence, les aliments bio doivent avoir la certification européenne, mais respecter en plus des critères supplémentaires. Par exemple l’absence de mixité des productions (bio / non-bio), une pollution OGM inférieure à 0,1% et une alimentation pour les animaux d’élevage à plus de 80% issue directement de la ferme.
Bio partenaire
Ce logo est l’initiative d’une association qui valorise l’impact humain de l’agriculture biologique.
Les aliments bio certifiés Bio Partenaire prennent mieux en compte les aspects humains et sociétaux. Ils garantissent une juste rétribution des producteurs et un soutien financier à la filière.
Cette certification s’inspire de ce qui se fait déjà avec le commerce équitable, pour s’assurer que les agriculteurs sont suffisamment rétribués et que la marge ne part pas dans la seule poche des distributeurs.
Les contrats entre producteurs et distributeurs sont signés pour une durée de 3 ans, afin de garantir aux agriculteurs des prix fixes durant cette période.
Nature & Progrès
Nature & Progrès est l’une des associations les plus actives et les plus anciennes en France sur le sujet de l’agriculture biologique. Fondée en 1964, cette association regroupant producteurs et consommateurs a d’ailleurs participé à la rédaction de la charte historique de l’ancienne certification AB.
La certification Nature & Progrès exige des produits strictement bio à 100% et à 100% sans OGM. Elle cherche à promouvoir l’agriculture locale et les petites exploitations agricoles.
Les produits doivent également être respectueux de la biodiversité et de la santé. L’huile de palme est par exemple interdite dans les produits Nature & Progrès car elle favorise la déforestation et l’appauvrissement des producteurs.
L’alimentation des animaux doit être produite directement dans la ferme à 50% au minimum.
Demeter
Demeter est une très ancienne association basée sur une approche spirituelle de l’alimentation. Créée en 1928, elle promeut « l’anthroposophie« .
Cette certification a pour but de mieux respecter les cycles naturels. Les récoltes se font ainsi en fonction des cycles lunaires et planétaires, en plus des saisons.
Les produits Demeter se veulent ainsi bio-dynamiques et pas uniquement biologiques.
La mixité des cultures (biologique / conventionnelle) est interdite. De même pour les OGM. Les produits transformés certifiés Demeter doivent être composés au minimum de 90% d’ingrédients de base issus de l’agriculture bio-dynamique. Les 10 autres pourcents devant être issus de l’agriculture bio classique.
Le reste du cahier des charges se base sur la certification européenne.
Ensemble, solidaires du producteur et consommateurs
Ce logo est la propriété du distributeur Biocoop. Il sert à identifier les produits bio de la marque Biocoop qui respectent des critères de commerce équitable.
Les produits identifiés Ensemble sont donc des aliments bio qui rétribuent de manière équitable les producteurs et les agriculteurs.
Les aliments bio « Ensemble » respectent donc les critères Bio et les critères du commerce équitable, de la même manière que la certification Bio Partenaire.
Les aliments sous serre chauffées sont interdits. Les animaux doivent être nourris à 100% avec des aliments bio, majoritairement produits sur place.
Bio – Français – Équitable
Ce label développé en France par la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB) avec la chaîne de surgelés Picard, cherche également à combler les lacunes du label Européen, en garantissant des produits biologiques, mais également locaux (produits 100% en France) et équitable pour les producteurs (par une garantie minimale de rémunération des agriculteurs).
L’objectif est d’ajouter des critères sociaux aux exigences bio classiques.
Mais que se passe-t-il si l’environnement est pollué ?
Produire des aliments bio c’est bien, mais si les sols sont pollués cela ne sert à rien…
Les agriculteurs qui souhaitent obtenir la certification bio doivent donc respecter une période de « conversion ». Cette période permet de régénérer les sols et de garantir l’absence de pesticides dans le sol avant la culture.
Pendant cette période de 2 à 3 ans, l’agriculteur ne peut pas vendre ses produits sous l’appellation biologique.
Il doit attendre que les sols se soient régénérés. Un contrôle des sols est ensuite réalisé tous les ans pour vérifier que les sols ne sont pas pollués par des facteurs extérieurs à la ferme.
Par exemple, si une usine pollue la nappe phréatique, un agriculteur d’une ferme voisine peut donc perdre son agrément bio, même s’il a été irréprochable. Cette pollution extérieure est particulièrement problématique pour les agriculteurs bio. Les risques de contamination d’une culture biologique par l’air ou par l’eau sont très importants.
Un agriculteur bio peut ainsi perdre le fruit de son travail à cause d’un agriculteur voisin mal intentionné. De nombreux procès ont eu lieu suite à des pollutions de ce type.
Les aliments bio sont-ils bien contrôlés ?
Contrairement aux labels créés directement par les industriels de l’agro-alimentaire (comme le Label Rouge, AOC…), les aliments bio sont contrôlés à chaque étape de production.
Les contrôles sont très présents, du producteur au consommateur. Certains sont prévus, d’autres sont inopinés.
Ainsi les aliments bio, sont les aliments les plus contrôlés que vous pouvez trouver dans un magasin. Ces contrôles sont exigeants et multiples, afin d’éviter les fraudes. La multiplication des contrôles et des analyses de prélévement explique d’ailleurs en partie le prix plus élevé des aliments bio.
Les contrôles sont effectués par des organismes certificateurs, privés et indépendants (agréés par l’État). Il existe plusieurs entreprises à même d’effectuer ces contrôles.
L’organisme le plus connu pour les aliments bio est Ecocert (qui certifie environ 70% de la production française). Il y a également Bureau Veritas, Certipaq Bio, Certisud, etc. (voir la liste complète).
Les contrôles des produits bio sont largement suffisants pour garantir le bon respect des certifications. Le principal problème des aliments bio ne provient donc pas des contrôles, mais des différences de cahier des charges entre les différentes certifications.
Cas particulier des produits bio non alimentaires
Tout ce qui est inscrit dans cet article concerne uniquement les aliments bio. En effet, il existe depuis quelques temps des produits non alimentaires estampillés « biologiques ». Par exemple, on trouve maintenant de la cosmétique bio.
Or, il faut savoir qu’aucune réglementation surveille l’utilisation du mot « bio » sur les produits non alimentaires. Ainsi, n’importe qui peut marquer « bio » sur à peu près n’importe quoi. Mais acheter une brosse à dent « bio » ne vous garantit absolument rien du tout !
La réglementation européenne (le logo à la feuille étoilée) ne vaut que pour les aliments bio.
Ce qu’il faut en conclure sur les aliments bio
Les aliments bio ne sont pas forcément meilleurs
Un aliment biologique est un aliment qui n’a pas subi de traitement chimique durant sa croissance. C’est donc un aliment comme les autres qui ne contient simplement ni pesticide ni insecticide. Les aliments bio garantissent juste de ne pas avaler des substances nocives ou cancérigènes. Sur ce point, les aliments bio sont meilleurs pour la santé (mais pas forcément meilleur au goût).
D’un point de vue nutritionnel, les aliments bio n’apportent aucune garantie. Si les fruits et légumes frais sont meilleurs pour la santé, les plats préparés bio sont des plats industriels mauvais pour la santé, comme tous les produits industriels. Il existe donc de la malbouffe bio (trop salée, trop sucrée, trop riche en acides gras saturés et en additifs). Ainsi, si vous ne lisez pas les étiquettes, vous pouvez mal manger, même si vous n’achetez que des aliments bio…
Les aliments bio ne sont pas plus beaux
Sans traitement chimique et cultivés le plus naturellement possible, les aliments bio sont visuellement moins beaux et sont moins calibrés selon des normes industrielles. Ils s’abiment également plus vite en raison de l’absence de traitement.
Les aliments bio respectent mieux la nature
Sans recours aux produits chimiques, les aliments bio épuisent moins les sols et polluent moins les nappes phréatiques. En France, les exploitations sont également plus petites et moins intensives, ce qui est plus respectueux de la nature et des animaux (ce n’est pas forcément le cas pour les aliments bio originaires d’Espagne).
Les aliments bio sont plus cher
Sans produit chimique, les agriculteurs ont plus de produits abimés et invendables. De plus, les fermes sont généralement plus petites. Les exploitations sont donc moins productives, ce qui entraîne alors des coûts plus élevés. De plus, ils sont très contrôlés et les contrôles sont à leurs frais. Chaque étape est donc plus coûteuse car plus qualitative. C’est ce qui explique les prix plus élevés.
Cependant, les distributeurs appliquent parfois des marges excessives pour profiter de l’engouement pour le bio. Les prix plus cher pour les aliments bio ne sont donc pas toujours justifiés. Les supermarchés ont par exemple pris l’habitude de pratiquer des prix démesurés sur les fruits et légumes bio, sans réelle justification ! Dans ce cas, les agriculteurs n’y sont pour rien et ce sont les actionnaires de la grande distribution qui en sont responsables.
Heureusement, tous les magasins n’ont pas cet état d’esprit, les prix peuvent donc varier énormément d’une enseigne à l’autre.
En raison de l’augmentation des consommateurs de bio et d’une plus grande concurrence, les prix devraient baisser dans les années à venir.
Les aliments bio aident à réduire le réchauffement climatique
80% des produits bio vendus sont des productions nationales. Dans ce cas là, l’impact dû au transport est limité. Pour les 20% restants (par exemple des fruits exotiques), l’impact sur le réchauffement est énorme et tout aussi élevé que pour des produits classiques.
Les aliments bio sont généralement distribués par des circuits courts ce qui limite l’impact sur le climat. Mais vous pouvez également trouver des produits avec pesticides en circuit court. Pour limiter le réchauffement climatique, il faudrait idéalement consommer des produits locaux, ce qui est plus souvent le cas des produits bio.
En résumé
Le bio est une bonne chose et les aliments bio vous garantissent l’absence de pesticides et de produits chimiques, ce qui est déjà une bonne chose.
Les aliments bio garantissent un plus grand respect de la nature et limitent l’usage des pesticides. Consommer bio est une démarche positive, plus citoyenne et plus respectueuse de la nature, des animaux, des agriculteurs et de votre corps.
Malheureusement les aliments bio ne sont pas miraculeux, car les industriels produisent désormais beaucoup de malbouffe bio. La mention Bio ne garantit pas d’être en meilleure santé, car il existe donc aussi de mauvais aliments bio.
Pour être en bonne santé, il faut fuir les aliments trop salés, trop sucrés ou contenant trop d’acides gras saturés. En général il faut éviter les produits industriels.
Pour faire la différence, vous devez absolument lire les étiquettes : OUI aux aliments bio, NON aux produits industriels ! 😀
Dans l’idéal il faut donc manger des produits locaux, bio et non industriels.
Bravo ! Excellent article, très documenté et très complet sur le sujet !!
Tes décryptages sont toujours les bienvenus pour s’y retrouver dans la jungle de l’alimentation. d’ailleurs j’ai hâte de recevoir le prochain numéro de l’Essentiel de l’Alimentation Positive, que je collectionne chaque mois avec gourmandise. Bravo Julian et longue vie à l’alimentation positive!
Merci beaucoup Lydie pour ce commentaire ! 😀
Je suis heureux de savoir que mon engagement et mon travail sont utiles et appréciés, car j’y mets tout mon cœur !
J’espère réussir à partager ma passion avec chacun des lecteurs.
À très vite sur le blog ou dans le magazine ! 😉