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L’insoluble question !
Pour certains, la première réaction est de dire : tout ce gras, c’est une horreur ! Mais que ce soit sur les tartines du petit-déjeuner ou aux fourneaux pour cuisiner, il est difficile de s’en passer ! Pour autant, le choix entre beurre ou margarine n’est pas si facile et face aux rayons des supermarchés, on ne sait plus quoi penser…
Faut-il préférer le beurre ? Ou au contraire faut-il l’éviter pour lui préférer la margarine ?
Arrêtez de vous torturer les méninges et découvrez ici comment trancher définitivement cette question !
Alors, beurre ou margarine ?
Certains sont convaincus que le naturel du beurre est préférable à la fabrication industrielle de la margarine. D’autres soutiennent que les huiles végétales de la margarine sont bien meilleures pour la santé que les graisses animales du beurre.
Plutôt que d’en venir aux mains avec vos ami(e)s ou votre conjoint(e), qui pense peut-être le contraire de vous sur ce sujet, plongeons de ce pas dans la littérature scientifique pour savoir une bonne fois pour toute lequel de ces deux produits il faut choisir.
C’est parti !
Le beurre y a pas à dire, ça déchire !
Bon… Pour celles et ceux d’entre vous qui ont été kidnappé(e)s par des extra-terrestres et se sont fait effacer la mémoire, ou ceux qui ne sont jamais allés à l’école parce qu’ils ont grandi seuls dans une forêt, le beurre c’est issu du lait de vache et c’est fabriqué comme ça :
Maintenant que tout le monde est à niveau, essayons d’y voir plus clair sur les bienfaits et les méfaits du beurre.
Miam, le beurre c’est bon…
Comme les autres graisses animales, le beurre, c’est du concentré de lipides.
Les lipides ont plusieurs avantages :
- C’est du concentré d’énergie pour l’organisme.
- Ils contiennent les 4 vitamines liposolubles A, D, E et K qui permettent aux enfants de grandir et aux plus vieux de mieux voir (entre autre).
- Ils apportent au corps les acides gras nécessaires à la synthèse des hormones.
- Ils apportent une protection thermique au corps (en gros ça tient chaud).
Note pour les jeunes filles célibataires qui cherchent un chéri pour réchauffer leurs petits pieds gelés dans le lit le soir : songez au beurre ! Selon certaines sources féminines ayant témoigné sous couvert d’anonymat, le beurre apporterait moins de déception… 😉
Très riche en vitamines A (c’est son principal atout) — un antioxydant qui protège les organes du vieillissement — le beurre est aussi exempt de lactose. Ce qui est plutôt bénéfique pour ceux qui présentent des intolérances.
Comme le beurre ne subit pas de cuisson, les vitamines et minéraux qu’il contient ne sont pas dégradés.
Berk, le beurre c’est dégueu…
Le beurre, c’est quand même 80% de gras. En manger peut rendre les repas difficiles à digérer, il vaut mieux modérer sa consommation.
Mais qu’en est-il des risques cardiovasculaires ?
Longtemps, le beurre a été soupçonné et accusé d’accroître les risques cardiovasculaires.
De plus, le beurre est rempli de cholestérol. Même si les études actuelles ne sont pas d’accord entre elles pour savoir s’il s’agit de bon ou de mauvais cholestérol lorsqu’on en consomme en faible quantité, toutes s’accordent sur le fait qu’une forte consommation de beurre entraîne une prédisposition à faire du mauvais cholestérol.
La dangerosité du beurre vis-à-vis du cholestérol n’est donc valable qu’en cas de forte consommation. Pour l’instant, les scientifiques n’ont pas relevé d’augmentation notable des risques si on en consomme de manière raisonnable.
De manière plus générale, en 2016, l’analyse et la comparaison de 9 études portant sur le suivi de 636’151 personnes de 15 pays différents, a démontré que la consommation de beurre n’avait que peu d’incidence sur la fréquence et l’importance des accidents cardiovasculaires, les maladies du cœur ou les attaques cérébrales.
Les auteurs américains et australiens de cette méta-analyse concluent que le beurre a un impact neutre sur ces maladies.
Les idées reçues sont donc fausses.
ATTENTION : Cette rubrique s’adresse uniquement aux drogué(e)s de beurre !
Vous êtes complètement drogué(e) de beurre ?
Vous ne pouvez pas vous en passer ?
Vous créez des roses en beurre pour épater vos amis ?
Vous collectionnez les papiers d’emballage de beurre pour les coller dans un album photo, histoire de les regarder tranquille assis(e) au coin du feu durant les longues soirées d’hiver ?
- Premièrement, pensez à consulter un médecin, on n’est jamais trop prudent.
- Deuxièmement, j’ai LA solution pour vous aider à passer au niveau supérieur et devenir un vrai psychopathe du beurre :
Devenez carrément un producteur de beurre maison, grâce à Caroline des CulinoTests.
La margarine c’est le top niveau !
La margarine c’est bénéf’…
Premièrement, la margarine ne fait pas partie des produits laitiers, qui présentent des méfaits notables lorsqu’ils sont consommés en grande quantité.
Deuxièmement…
Ah ben non, je n’arrive pas à trouver de deuxièmement…
Comment dire… Les bienfaits sont compliqués à trouver.
Eh oui, j’ai beau tourner ça dans tous les sens, la margarine est un produit industriel ! Et comme tous les produits industriels, l’emballage est soigné, mais le contenu laisse à désirer…
Là où le beurre est relativement simple à fabriquer, la margarine est un vrai casse-tête à produire. Mélange d’huiles végétales (palme, olive, colza…), d’eau et d’additifs industriels ou naturels, la margarine passe par un certain nombre de processus industriels avant de sortir en pot.
C’est bizarre, je n’arrive pas à trouver de documentation scientifique sur les bienfaits de la margarine, alors que les fabricants communiquent pourtant énormément sur leur bénéfices santé ! Bizarre, bizarre…
Partout dans le monde lorsque l’on regarde leurs publicités, c’est une farandole de bienfaits. La margarine épanouit, elle rend les familles heureuses, mets du soleil dans nos vies et tout et tout…
D’un point de vue santé, ce sont les omégas 3 qui sont souvent mis en avant dans les pubs. Le principal argument est la lutte contre le cholestérol.
La margarine serait ainsi la meilleure arme pour lutter contre les mauvais gras ?
Pour pouvoir tenir l’argument de la présence d’omégas 3 ou 6, les industriels tentent d’ajouter de manière artificielle à la margarine le plus possible d’acides gras insaturés (les bons gras). Les margarines sont donc enrichies en oméga 3, en oméga 6 ou avec les fameux phytostérols, censés réduire le cholestérol.
Seulement, les phytostérols ne sont pas infaillibles, puisque leurs bienfaits sont mis en doute par l’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail (ANSES).
L’impact des phytostérols, bien que bénéfique, est plutôt limité. Les fabricants communiquent énormément dessus, mais ce n’est que du marketing.
Pour l’ANSES les bénéfices de la margarine sur les maladies cardiovasculaires ne sont pas démontrés. Elle conseille même de ne pas donner de margarine aux enfants et aux femmes enceintes.
Ne tombez donc pas dans le piège des publicités (ou dans le piège de la mention « Institut Pasteur de Lille » à la fin de la pub suivante) :
Soyons précis. Cette pub dit vrai quand elle explique que les omégas 3, 6 et 9 sont bénéfiques pour la santé, mais votre esprit critique devrait vous alerter ! Car si les fameux omégas sont bénéfiques, la margarine, elle, ne l’est pas. Et la préparation vendue dans cette publicité ne contient pas que des omégas 3 et 6…
Cette pub ne dit pas de mensonge, elle oublie simplement de préciser certaines choses…
La margarine c’est pas cool…
La margarine c’est tout jaune et ça ressemble au beurre, mais ça reste un trompe-l’œil…
Contrairement au beurre, c’est rempli d’additifs (des conservateurs, des colorants, des exhausteurs de goûts…). Et c’est pas joli-joli.
Les additifs alimentaires sont de plus en plus décriés. Certains sont suspectés d’être cancérogènes, d’autres l’étaient carrément et ont fini par être interdits.
Dans le doute, autant s’en passer le plus possible.
Par sa fabrication industrielle, la margarine n’est pas un produit sain. Surtout, c’est un produit qui contient des acides gras trans !
Or, les acides gras trans, sont les grands ennemis de l’alimentation, puisque ce sont eux qui entraînent les risques pour le système cardiovasculaire.
Même si les fabricants ont fait de gros efforts et changé leurs recettes pour diminuer la quantité d’acides gras trans, les margarines en contiennent toujours aux environs d’1%.
Le beurre en contient également, mais la nature de ces acides gras trans n’est pas la même.
En effet, une équipe française de scientifiques de Clermont-Ferrand, travaillant dans l’Institut National de Recherche Agronomique et de Science Alimentaire, a mis en lumière que seuls les acides gras trans d’origine industrielle augmentent les risques cardiovasculaires. Ce qui est dangereux dans la margarine ne l’est donc pas forcément dans le beurre, car la fabrication n’est pas la même. Selon cette étude, les acides gras trans d’origine naturelle du beurre n’augmentent pas les risques cardiovasculaires.
Une étude similaire menée au Canada par l’Université de Laval en 2008 a également conclu qu’une consommation modérée d’acides gras trans d’origine naturelle (comme ceux contenus dans le beurre) n’avait pas d’impact significatif sur les risques.
Attention toutefois, ces résultats ne sont valables que pour une consommation modérée (environ 4g par jour). Dans le cas d’une consommation élevée (10g par jour), les risques cardiovasculaires sont les mêmes, que les acides gras trans soient d’origine naturelle ou industrielle.
ATTENTION : Cette rubrique s’adresse uniquement aux drogué(e)s de margarine (ben oui, pourquoi est-ce qu’il n’y aurait que des drogué(e)s de beurre ?)
Vous êtes complètement drogué(e) de margarine ?
Vous aussi, comme les drogué(e)s de beurre que vous détestez sûrement (comme on déteste l’équipe de foot adverse), vous avez la possibilité de fabriquer votre propre margarine maison :
C’est grâce à Nicolaï de Vegactu.com et c’est là que ça se passe.
En bonus : une idée reçue à chasser définitivement de votre esprit
La graisse, ça fait grossir ?
Non, non et non, la graisse ça ne fait pas grossir.
Si vous consommez de la graisse raisonnablement, elle ne fait pas grossir. Au contraire, elle peut même aider à manger moins. Le beurre par exemple favorise la sensation de satiété.
Le corps a besoin de graisse (notamment votre cerveau qui en consomme pour réfléchir). Ne pas lui en apporter va le forcer à chercher des compensations ailleurs. Et en général, c’est vers le sucre qu’il va se tourner !
Or, si vous compensez le manque de graisse par du sucre, bonjour la catastrophe. Comme le sucre passe dans le sang est qu’il est néfaste pour vos artères, le corps se protège pour le combattre. L’organisme fabrique donc de l’insuline. Celle-ci va aider vos cellules à absorber le sucre, notamment vos cellules graisseuses, en leur demandant de transformer le sucre en graisse, avant qu’il ne fasse trop de dommages sur vos vaisseaux sanguins. C’est ainsi que le sucre se transforme en gras.
Plus vous mangez de sucre, plus votre corps fabriquera de la graisse pour se protéger. C’est donc le sucre qui est la première cause d’obésité dans le monde et pas la graisse !
Ne cédez donc pas aux tentations du sucre et mangez plutôt des graisses (en petite quantité bien sûr : 4 grammes de beurre par jour) ! Soyez raisonnables nom de Zeus !
Alors beurre ou margarine ?
« – Rien de tout cela, il vaut mieux consommer de l’huile d’olive ! »
Qui a dit ça ?
Toi ?
Bon, tu sors ! Grrrr…
Ok, ok, je n’en ai pas parlé ici, mais c’est vrai que l’huile d’olive a de nombreuses vertus. Et c’est vrai que consommées pures, la plupart des huiles végétales naturelles sont bien meilleures que le beurre ou la margarine. Mais bon, sur une tartine le matin, c’est moyen… Alors inutile de venir perturber un article d’une telle qualité, présentant un si bel argumentaire haha ! 😉
Je parlerai des huiles dans un autre article, un point c’est tout !
Maintenant que les mauvais esprits sont partis, reprenons et concluons comme il se doit !
La margarine contient bien des omégas 3 et omégas 6 qui sont bénéfiques pour la santé. Mais dans le même temps, son mode de fabrication la rend inintéressante d’un point de vue nutritionnel, voir nocive. L’agence française de sécurité alimentaire la déconseille même vivement aux femmes enceintes et aux enfants.
Il vaut donc mieux éviter de consommer de la margarine et préférer le beurre.
Même s’il est très gras, les scientifiques ont démontré que le beurre n’a qu’un impact faible, voir nul, sur les risques cardiovasculaires et le cholestérol si on en consomme 4g par jour.
D’origine entièrement naturel, le beurre est donc largement préférable à la margarine.
Attention cependant à ne pas l’utiliser dans une poêle, car il supporte mal la cuisson…
Alors, est-ce que vous êtes convaincu(e) ?
Allez-vous arrêter la margarine ?
Il faudrait juste mettre une date à votre article afin de pouvoir savoir à quel moment il a été écrit car il me semble que maintenant nombreuses sont les margarines à ne plus (ou presque plus) avoir d’acides gras « trans » dans leur composition !? Non ??
Bonjour Kyril, l’article est toujours d’actualité ! 🙂
Vous avez raison, c’est vrai que les fabricants de margarine ont fait un effort pour tenter d’éradiquer les acides gras trans. La plupart en contiennent désormais très peu, voir pas du tout.
Les slogans des margarines sont très accrocheurs, mais cela reste des produits industriels transformés dont il faut se méfier (processus de fabrication, additifs…). De plus, leur composition « riche » en acides gras insaturés (oméga-3 et 6) est en réalité peu intéressante…
Les études scientifiques comparatives sont formelles : il vaut mieux consommer un peu de beurre d’origine naturel (moins de 4g par jour) que de la margarine.
A propos du beurre et de sa fabrication, je me rappellerai toute ma vie du beurre en baratte que j’ai pu faire moi-même (j’avais entre 8 et 11 ans) à l’alpage, avec le paysan voisin qui possédait quelques vaches pour faire du gruyère et du beurre. Le lieu se trouvait à 2 heures, à pied du premier village, n’était occupé que durant l’été et ne possédait donc pas d’électricité! Il fallait tourner la manivelle de la baratte durant une trentaine de minutes, ce qui était très pénible car elle contenait tout de même plusieurs litres de crème. Le fait de tourner et de baratter mettait de la pression et lorsque l’on ouvrait le portillon c’était comme un jet de vapeur froide qui en sortait. Cela permettait de voir l’évolution et la transformation de ce liquide en masse de plus en plus solide d’où le babeurre, resté liquide, se séparait du beurre en formation. Pour nous, c’était magique! Et quelle surprise de pouvoir, après le rinçage et l’essorage, en sortir une superbe motte de beurre dont la première chose à faire était d’en tartiner fièrement une tranche de pain!!! Quel régal, quelle fierté, quelle joie et quel souvenir ancré dans mon corps et ma mémoire! Et ce beurre au goût de mille fleurs du pâturage, inoubliable!
Merci Claude pour ce commentaire et cette belle description, on s’y croirait, quel délice le vrai beurre devait être !