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En 2017, un congrès européen d’endocrinologie (l’étude des hormones) a mis l’accent sur les difficultés à obtenir des données fiables sur la contraception des femmes en situation d’obésité. Tentons d’y voir plus clair.
Si vous êtes en situation d’obésité, votre corps subit un dérèglement hormonal qui peut faire chuter l’efficacité de certains contraceptifs. Il vous faudra donc adapter vos méthodes de contraception pour ne pas avoir d’accident.
L’obésité, cette bombe hormonale
L’obésité entraîne de nombreuses complications pour le corps. Le cœur et le système sanguins sont mis à rude épreuve, les articulations subissent des pressions trop élevées, le système respiratoire est comprimé, etc.
Les fonctions reproductrice chez l’homme et la femme sont également altérés en cas d’obésité.
Les perturbations hormonales dues à l’obésité
Chez l’homme, le taux de testostérone (l’hormone des hommes) chute, notamment en cas d’obésité sévère.
Pour les femmes, la fertilité en prend également un coup. Les règles sont perturbées et déréglées et les ovules moins nombreuses. Les femmes subissent également une augmentation de leur taux de testostérone, ce qui amène un masculinisation du corps (parfois même jusqu’à l’apparition de poils sur des zones habituellement masculines).
Plus l’obésité est sévère, plus les hommes ont tendance à se féminiser et les femmes à se masculiniser.
Les désordres hormonaux sont aussi facteurs d’obésité
Malheureusement et pour compliquer ce tableau, l’obésité est parfois due elle-même à des dérèglements hormonaux.
Des perturbations hormonales peuvent entrainer l’obésité ; qui va elle-même accentuer les troubles hormonaux et accentuer les déséquilibres, qui vont eux-même stimuler l’obésité, et ainsi de suite… Un terrible cercle vicieux ! 🙁
Une étude australienne de l’Université d’Adelaide, a ainsi démontré que les œstrogènes (les hormones féminines) sont responsables du développement de l’obésité chez l’homme dans les pays développés.
Selon le professeur Henneberg, auteur de l’étude, la trop forte exposition des hommes aux œstrogènes dans les pays riches provoque leur féminisation graduelle, un blocage progressif de l’action de la thyroïde et au final la prise de poids.
Il pointe du doigts de trop nombreux perturbateurs endocriniens dans notre environnement, comme le soja :
« Nous avons observé une corrélation significative entre la consommation de produits industriels à base de soja et la prévalence de l’obésité. De nombreux autres facteurs entre en jeu, mais les liens forts entre consommation de soja et obésité qui ont été relevés indiquent clairement qu’une attention toute particulière doit être portée sur ce sujet. »
Ces perturbateurs endocriniens comme le soja suscitent une chute du taux de testostérone et une augmentation du taux d’œstrogènes.
Les perturbateurs endocriniens dans l’environnement
Malencontreusement pour nous, les perturbateurs endocriniens sont nombreux dans notre environnement. Nous l’avons vu, le soja en fait partie.
De nombreux produits chimiques ont également des effets néfastes sur notre système hormonal :
- Les pesticides utilisés par les agriculteurs et les particuliers dans leur jardin sont désastreux pour notre corps.
- Les phtalates utilisés dans les plastiques et les produits cosmétiques interfèrent avec la production de testostérone.
- Les parabènes des produits de beauté diminuent la fertilité.
- …
Obésité et contraception : que faire ?
En agissant sur le système hormonal des femmes, l’obésité réduit l’efficacité des contraceptifs hormonaux.
Des études scientifiques trop peu nombreuses
Pour compliquer un peu plus ce constat, les scientifiques manquent cruellement de données pour analyser précisément ce sujet. En effet, le professeur Philippe Bouchard de l’Hôpital Saint-Antoine à Paris relève que :
« Les études sur les méthodes contraceptives excluent systématiquement les femmes dont le poids est supérieur à 130% du poids idéal (plus de 90kg). »
Lors des essais cliniques d’étude de l’efficacité des nouveaux contraceptifs hormonaux mis sur le marché, les femmes obèses sont régulièrement évincées des groupes de volontaires. Ces médicaments sont donc testés pour une population dite « moyenne ».
Leurs effets sont ainsi relativement méconnus pour une population connaissant déjà des troubles hormonaux.
Un dosage différent pour les contraceptifs oraux
Le déséquilibre hormonal des femmes atteintes d’obésité diminue l’efficacité des contraceptifs hormonaux oraux.
Une étude de l’université de Copenhague relève que ces contraceptifs sont parfois inefficaces. Dans la plupart des cas, la durée moyenne de prise en vue d’obtenir l’effet désiré est multiplié par deux. C’est-à-dire que le traitement doit durer deux fois plus longtemps (jusqu’à 5 jours de plus) pour arriver au même résultat que chez les femmes non-obèses.
En raison de ce délai différent, de plus nombreuse grossesses non désirées ont été relevées pour les femmes avec un IMC supérieur à 30 (c’est-à-dire en situation d’obésité).
Une autre méthode de contraception doit donc venir compléter le dispositif, au moins durant la première semaine de prescription.
Les anneaux vaginaux sont un peu plus efficaces
Dans le cas de anneaux vaginaux, les résultats sont un peu meilleurs.
Même si là aussi leur efficacité est inférieure de 30% pour les femmes obèses, leur position au contact direct des muqueuses vaginales leur permet d’être absorbés plus vite par le corps.
Les anneaux vaginaux ont donc une rapidité d’assimilation meilleure que les contraceptifs oraux.
Des doutes concernant les patchs contraceptifs
En ce qui concerne les patchs contraceptifs, les résultats sont décevants.
Leur efficacité chute à 50% par rapport aux femmes non-obèses. Les échecs semblent également plus nombreux lorsque ces patchs sont placés sur le ventre.
La graisse sous-cutanée semble limiter l’absorption des substances actives. Les patchs contraceptifs ne sont donc pas à recommander pour les personnes touchées par l’obésité.
Les contre-indications
Les contraceptifs doivent être prescrit avec prudence dans les cas d’obésité en raison des risques cardiaques et veineux déjà supérieurs.
« La contraception estroprogestative n’est pas recommandée chez les femmes de plus de 35 ans, avec un IMC>35 ou chez celles ayant des antécédents familiaux de thrombose, une maladie artérielle ou une hypertension. »
Le professeur Bouchard rappelle également dans le journal Medscape que le tabagisme ou le diabète augmentent les facteurs de risques.
Quels contraceptifs sont les plus efficaces ?
Comme on l’a vu, les anneaux vaginaux ont une efficacité supérieure aux autres méthodes en ce qui concerne les contraceptifs hormonaux.
Mais il existe aussi d’autres moyens de contraception non-hormonaux qui conservent toute leur efficacité chez les femmes obèses et qu’il est bon de rappeler :
- Les préservatifs
- Les spermicides
- Les stérilets
Ainsi, tout n’est pas si noir lorsque l’on est atteint d’obésité ! Il est toujours possible d’avoir une vie sexuelle épanouie : il s’agit simplement d’adapter ses méthodes de contraception.
Pour se faire, discutez-en avec votre médecin ou votre gynécologue, qui sauront vous orienter au mieux vers les dispositifs les plus adaptés à votre mode de vie.
N’oubliez pas non plus que l’IMC n’est pas forcément l’indicateur le plus fiable. De nouveaux indicateurs axés sur le volume du ventre permettent de mieux évaluer les risques d’un surpoids.
Lire aussi : Pourquoi prend-on du ventre ?
J’aimerais savoir le nom de cette oeuvre, qui est l’auteur de cette sculpture de femme obèse, où elle se trouve précisément dans le monde et si l’auteur l’a réalisées pour une circonstance particulière, bref l’historique de ce monument. Merci.
Bonjour Lorraine !
Il s’agit d’une sculpture de 3,5 mètres de haut réalisée en 2016 par l’allemande Miriam Lenks destinée à être exposée pendant un an au bord du Lac de Constance en Allemagne, dans le village de Ludwigshafen : https://youtu.be/grNnYEaVzTg
Cette sculpture porte le nom de Yolanda. Elle a été placée sur la pelouse de l’Hôtel Aquarama qui donne sur le bord du lac (c’est-à-dire une propriété privée), parce que le Conseil municipal n’a pas approuvé à la majorité l’exposition de cette sculpture dans l’espace public… Les réactions des élus comme des passants ont en effet été partagées. Certains la trouvent trop grande, trop grosse, ou trop nue, d’autres la trouvent féminine, surprenante, élégante ou plantureuse. Son exposition a en tout cas été très bien accueillie, puisque de nombreux touristes et habitants sont venus la voir, sans qu’aucun scandale n’éclate comme c’est parfois le cas avec certaines sculptures (avec des jets de peinture par exemple).
C’est une association locale « Les Amis de l’Art », qui a trouvé les financements (20’000€) à travers une collecte citoyenne.
Personnellement, je la trouve vraiment belle et en aucun cas indécente 🙂