- vues
- Commentez ce contenu
La slow food vous connaissez ?
Petit tour d’horizon pour réapprendre à prendre le temps en cuisine.
La mode slow a démarré en Italie en 1986 lorsque Mac Donald’s s’installa sur la place d’Italie à Rome.
Pour contrer l’arrivée du fast-food, des hamburgers et des nuggets, Carlo PETRINI, critique gastronomique charismatique, lança une contre-offensive avec le mouvement Slow food qui chercha à promouvoir la cuisine « qui prend du temps ». Une action qui commence à table et qui redonne du temps au goût.
Le mouvement slow food a rapidement trouvé un écho citoyen et pris de l’ampleur. Il s’est développé en Italie, puis en Europe et aujourd’hui dans le reste du monde.
Quel est le but de la slow food ?
La défense des produits locaux est devenu le fer de lance du mouvement. En opposition à la mondialisation de l’alimentation.
Les actions se sont développées autour de la sauvegarde des denrées comestibles traditionnelles, qui ont tendance à disparaître au profit de produits industrialisés rapides à fabriquer.
En 1996, le mouvement slow food a d’ailleurs lancé le projet « l’Arche du goût » qui a pour mission de chercher, d’inventorier et de publier les produits alimentaires menacés d’extinction. Grâce au travail de recherche d’experts du monde entier réunis en 19 commissions nationales, elle accueille aujourd’hui plus de 800 produits ou ressources alimentaires traditionnelles.
Cette bibliothèque du goût unique au monde, regroupe non seulement des plats cuisinés et des produits alimentaires, mais aussi un grand nombre d’animaux de race ainsi que des légumes et des fruits aux saveurs presque oubliées.
Les engagements du mouvement :
- Encourager les petits producteurs.
- Combattre les OGM.
- Revaloriser la pêche artisanale.
- Sauvegarder les fromages au lait cru.
- S’opposer aux effets dégradants de l’industrie agroalimentaire et de la culture de la restauration rapide qui standardisent les goûts.
- Défendre la biodiversité alimentaire au travers des projets comme l’Arche du goût et les Sentinelles du goût.
- Promouvoir les effets bénéfiques de la consommation délibérée d’une alimentation locale et de nourriture indigène.
- Promouvoir une philosophie du plaisir.
- Encourager le tourisme attentif et respectueux de l’environnement et les initiatives de solidarité dans le domaine alimentaire.
- Réaliser des programmes d’éducation du goût pour les adultes et les enfants.
- Travailler pour la sauvegarde et la promotion d’une conscience publique des traditions culinaires et des mœurs.
- Aider les producteurs-artisans de l’agroalimentaire qui font des produits de qualité.
Vous l’aurez compris la Slow Food se bat pour la valorisation de produits alimentaires de qualité, locaux et naturels.
Un peu partout dans le monde, les activistes du mouvement slow food organisent des actions de sensibilisation au goût par le biais de dîners, d’ateliers, de visites scolaires. L’éducation est un pilier du mouvement. En 2004, ils ont même ouverts leur propre université des sciences gastronomiques à Pollenzo pour y apprendre la science du goût.
À lire sur le même sujet :
- Interview de M. Retamales de Swiss Food Academy sur l’éducation alimentaire.
- Comment faire manger sainement les enfants ?
- Les cantines scolaires et la restauration collective en question.
Le fonctionnement des collectifs slow food
Les antennes slow food sont présentes surtout en Europe, mais les États-Unis y deviennent sensibles et des actions de sauvegarde de produits locaux ont régulièrement lieu avec le soutien du mouvement.
Chacun peut adhérer de manière individuelle.
Vous pouvez même créer un groupe local, appelé « convivium » (cum vivere ou vivre ensemble en latin).
La slow food compte plus de 1500 conviviums indépendants, dotés d’une très grande liberté d’action. Chacun sert de relais entre une région et l’organisation internationale et se voit chargé de sensibiliser la population aux bienfaits d’une alimentation saine et locale, par l’animation et l’organisation d’événements (« les ateliers du goût » en sont un exemple).
En 2009, l’association est présente dans une centaine de pays, compte près de 100 000 adhérents et près de 1 000 conviviums.
L’association « Slow Food France » a été fondée en 1989 (voir le site de l’association).
La slow food au quotidien
Au delà d’actions ciblées et associatives, il me semble que chacun peut déjà agir à son niveau en :
1. Choisissant ce qu’on achète.
Nous avons été sensibilisé ces dernières années, suite à plusieurs scandales alimentaires, à choisir soigneusement ce que nous mangeons. De nombreux maraîchers et associations ont vu le jour afin de nous proposer des produits frais et locaux à des tarifs tout à fait abordables. Et puis, quel bonheur de manger des fruits et des légumes où l’on sent la vie ! Ils nous apportent ce dont nous avons besoin pour être en bonne santé ! Alors, n’hésitons pas à varier nos sources d’achats et à prendre le temps de chercher des réseaux où l’on peut acheter local et bio au maximum.
2. Bannissant les produits chimiques de nos assiettes.
Marre de s’intoxiquer en mangeant ! Il est de notre responsabilité de pousser les producteurs à réduire l’utilisation des produits phytosanitaires dans l’alimentation. Les études scientifiques sont désormais assez nombreuses pour connaître la responsabilité des produits chimiques dans la prolifération des maladies modernes comme le cancer ou les maladies inflammatoires. Disons simplement NON MERCI et actons-le dans nos achats de tous les jours. Notre caddie a du pouvoir, faisons-le savoir !
3. Prenant du temps pour cuisiner et partager un repas.
Prenez le temps dès que vous le pouvez pour passer derrière le fourneau, cuisiner un repas pour vous et ceux que vous aimez. Prenez aussi le temps de manger avec ceux que vous aimez. Ces moments sont précieux et ajoutent de la qualité aux relations.
4. Mastiquant suffisamment.
Cela peut sembler naïf ou enfantin de dire qu’il faut prendre le temps de mâcher. Pourtant c’est une étape essentielle. C’est la première étape de l’ensemble du processus de digestion. Avaler trop vite épuise l’organisme et ne permet pas au corps de puiser dans la nourriture la totalité de leurs bienfaits. Si nous négligeons cette étape, nous digérons difficilement. Par exemple devant un écran, nous nous nourrissons mais n’apprécions pas réellement ce que nous avalons. Alors, offrez-vous ce temps précieux ! Faites-vous ce cadeau de temps en temps dans la semaine. C’est aussi ça adhérer au mouvement Slow food.
Avec la slow food, chacun peut agir à son niveau, dans des actions du quotidien.
Comme le dit Jane Goodall :
Nous sommes ce que nous mangeons.
Un peu de lecture sur le sujet
Pour aller plus loin :
- Le scandale des olives vertes transformées en olives noires artificiellement par les industriels
- Aliments bio, bons ou mauvais ?
- La viande bio, qu’est-ce que c’est ?
- La consommation alimentaire dans le regard de l’artiste « 1011 »
- Crevettes chimiques : l’art dangereux de la présentation
- Ce que mange un enfant en une semaine
- Grocery haul : dis moi ce que tu achètes, je te dirais qui tu es